Il est des histoires qui commencent par un échec. J’ai toujours détesté l’école, je n’ai aucun diplôme, aucune formation. J’ai redoublé plus de fois qu’un joueur de casino accro à la roulette. Faire des films n’était pas un rêve d’enfant. Dès lors que l’on ne rentre pas dans les cases du système, le rêve devient un excédent bagage qu'on ne plus se permettre. Dans l’inconscient collectif comme dans mon esprit, échouer si tôt revenait à échouer tout le reste de ma vie. J’ai toujours mis beaucoup d'application à rater, stopper et ne pas m’engager pour fuir les pièges d’une vie qui passe trop vite. J’ai épuisé des contrats à durées interminables dans des jobs alimentaires qui semblaient rimer avec définitif. Ma passion pour les films et la photo est née tardivement et presque par hasard en 2013. Comme beaucoup de jeunes gens en mal d’eldorado et d’utopies, j’ai choisi d'aller m'échouer sur un morceau de terre quatorze fois plus vaste que la France : l’Australie. C’est à la veille de ce voyage, et pour rassurer ma mère trop anxieuse à l’idée de me voir partir si loin et si longtemps, que je me suis procuré ma première caméra. J’ai réalisé ma première vidéo dans un avion sur Imovie. Très vite, deux cents autres ont suivi. Je n’ai pas trouvé l’eldorado, mais ce que j’allais faire pour le reste de ma vie. Mon plus bel échec.